¡Ay, Ramón! ¿Qué hacer con el jamón?: la prononciation du N.
e vous demande pardon pour la déformation que j’ai faite dans le titre de ce post, de la chanson que je veux partager avec vous maintenant, mais ça me fait rire.
Ay, amor, ¿qué hacer con este amor? Oh, amour, que faire de cet amour?
Ay, Ramón, ¿qué hacer con el jamón? Oh, Ramón, que faire du jambon?
Ils sonnent de manière similaire, non? Désolé pour la mauvaise blague. Le fait est que ce post a besoin de son, car nous allons parler de la prononciation de la lettre n en espagnol, qui a quelques variantes. J’ai donc pensé vous laisser la vidéo suivante, afin que, si vous le souhaitez, vous puissiez lire en musique, et parce qu’elle contient de nombreux exemples de prononciation vélaire de la n à la fin des mots, quelque chose qui n’existe pas dans ma variété de la langue mais que j’adore personnellement entendre. Et parce que je vais utiliser des termes techniques et des symboles de l’alphabet phonétique international qui peuvent ne rien signifier pour ceux qui les lisent, mais écouter les sons rend tout plus facile.
Donc, la vidéo.
Vico C. 1 de Noviembre 2024. Lo grande que es perdonar. https://www.youtube.com/watch?v=JqZ5wHuYkbY
La N fait partie des sons nasaux de l’espagnol, qui sont ces sons, non exclusifs à l’espagnol, qui se prononcent avec le voile du palais abaissé, permettant à l’air de sortir par le nez. D’un point de vue phonétique, c’est une consonne nasale sonore, dont le point d’articulation peut être, essentiellement, alvéolaire, c’est-à-dire en appuyant la pointe de la langue sur ces petites cavités que nous avons derrière les dents supérieures, ou vélaire, c’est-à-dire en appuyant le dos de la langue contre l’arrière du palais dur. Et j’ai dit essentiellement parce qu’il y a des nuances: le point d’articulation dépend des sons consonantiques qui suivent et, bien sûr, de la variété de la langue espagnole dont il s’agit. Il est important de préciser que si la N est devant une voyelle, sa prononciation sera toujours la plus fréquente: nasale sonore alvéolaire.
La pronunciación más frecuente de la letra N es la nasal sonora alveolar /n/. La prononciation la plus fréquente de la lettre N est la nasale sonore alvéolaire /n/. En fait, presque toutes les N de la phrase précédente se prononcent de cette manière, sauf, comme nous le verrons ci-après, la N dans “frecuente” (fréquent), dont le point d’articulation change. Cela est dû au fait que le point d’articulation de la N change selon la consonne qui vient ensuite. Ainsi, avant /t/, elle est dentaire, c’est-à-dire que le point d’articulation se fait avec les incisives supérieures, comme dans “frecuente”, et devant /b/, elle est bilabiale, comme dans “son buenos” (sont bons) lorsque ces deux mots sont prononcés sans pause entre eux. Autrement dit, dans ce dernier cas, cela sonne presque comme un M. Et je dois utiliser des mots séparés ici, car en espagnol, il n’existe pas de mots ayant la lettre N suivie d’un B, en raison d’une règle orthographique. Pour citer une variante de plus, le point d’articulation est labiodental devant F, car, comme dans les cas précédents, il s’adapte au point d’articulation de la consonne qui vient après.
Devant /k/ et /g/, la N est une consonne nasale sonore vélaire (/ŋ/). Cela signifie que, comme ces consonnes sont d’articulation vélaire, la N qui les précède change de point d’articulation, tout comme dans les cas cités dans le paragraphe précédent, mais cette fois elle s’éloigne davantage de son point d’articulation le plus fréquent. Dans des mots comme “tango” (tango), “ángel” (ange), “ancla” (ancre) ou “banco” (banque), la N est prononcée comme une consonne nasale sonore vélaire, c’est-à-dire en plaçant le dos de la langue contre la partie la plus postérieure du palais dur. Car, une fois de plus, la N, lorsqu’elle est suivie d’une consonne, adapte son point d’articulation à celui de cette consonne. Il convient de préciser que si l’ordre des sons est inversé, le point d’articulation de la N redevient alvéolaire. Par exemple, dans des mots comme “técnica” (technique), “arácnido” (araignée), “asignar” (attribuer) ou “magnate” (magnat).
Une variante très fréquente de la prononciation du N est la prononciation vélaire à la fin d’un mot, plus fréquemment si c’est le dernier mot prononcé ou si le mot suivant commence par une voyelle. Cette variante est très répandue. Dans les Caraïbes, sur les côtes du Pacifique, etc. Cette prononciation produit une musicalité étrangère à ma variété de la langue espagnole, mais que j’adore personnellement. Voyons quelques exemples.
No me mates más co/n/ ese rencor…
No me mates más co/ŋ/ ese rencor…
¡Ay, Ramón! ¿Qué hacer co/n/ el jamón?
¡Ay, Ramón! ¿Qué hacer co/ŋ/ el jamón?
Je vous demande pardon pour mes nulles qualités de chanteur. C’est pourquoi je vous ai apporté la chanson, pour que ma participation auditive dans cet article soit la plus minimale possible. Mais, avez-vous remarqué la différence? Quelle prononciation préférez-vous dans ces cas-là? Ci-dessous, je vous laisse les paroles de la chanson pour que vous puissiez les lire tout en l’écoutant, avec les N en symboles phonétiques. Vous remarquerez que certaines N ne sont pas remplacées par des signes phonétiques. Cela est dû à deux raisons: d’une part, il existe le phénomène de la diminution de la N, c’est-à-dire que dans certains cas, surtout à la fin d’un mot, le son est très subtil et presque pas articulé. D’autre part, dans d’autres cas, bien que j’aie écouté cette chanson environ 500 fois pour écrire cet article, je ne suis pas sûr de la façon dont le son a été articulé dans certains mots. Ouais, les locuteurs natifs d’une langue ont aussi des doutes sur leur propre langue et parfois, nous ne comprenons pas certaines choses. Merci de lire, et profitez de la musique !
Lo grande que es perdonar. Vico C con Gilberto Santa Rosa.
Vico C
Sé que te hice mil heridas
Casi imposibles de sa/n/ar
Y /n/adie ga/n/a la partida
Pues tú aquí y yo acá
Gilberto
Cua/n/do el orgullo /n/o te deja
E/n/trar e/n/ tiempo y e/n/ razón
Hay que callar todas sus quejas
Y hacerle caso al corazón
Vico C
¿Por qué llorar? ¿Por qué vivir así?
Gilberto
¿Por qué pe/n/sar para volver a mí?
Vico C
¿Qué importa ya? ¿Qué tie/n/e/ŋ/ que decir?
Ambos
Si vi/n/e ya, vi/n/e por tí, sólo por tí, ay amor
Vico C
/N/o me mates más co/ŋ/ ese re/ŋ/cor,
/n/o me tires más co/n/ la soledad,
/n/o hagas alia/n/zas co/ŋ/ el dolor,
/n/o empeores mi realidad.
Gilberto
Te doy hasta la lu/n/a co/n/ su esple/n/dor,
te doy hasta mi sa/ŋ/gre por tu piedad,
doy lo que sea para que tu corazón
mire lo gra/n/de que es perdo/n/ar.
Vico C
Y /n/o me mates más co/ŋ/ ese re/ŋ/cor,
y /n/o me tires más co/n/ la soledad,
y /n/o hagas alia/n/zas co/ŋ/ el dolor,
/n/o empeores mi realidad.
Gilberto
Te doy hasta la lu/n/a co/n/ su esple/n/dor, (Oye)
te doy hasta mi sa/ŋ/gre por tu piedad,
doy lo que sea para que tu corazón
mire lo gra/n/de que es perdo/n/ar,
Vico C
doy lo que sea para que tu corazón
Ambos
mire lo gra/n/de que es perdo/n/ar.
Vico C
/Nah/, /nah/, /nah/, /nah/
Gilberto
¿Qué vas a hacer e/n/ /n/uestra esquina
al realizar* que ya /n/o estoy?
¿Qué vas a hacer co/n/ esta ruina?
Si tú /n/o estás, /n/o sé quié/ŋ/ soy
Vico C
Si ya /n/o duermes e/n/ la /n/oche,
si tu so/n/risa ya /n/o está,
si /n/ada deja/n/ los reproches
regresa y /n/o mires atrás.
Gilberto
¿Por qué llorar? ¿Por qué vivir así?
Vico C
¿Por qué pe/ŋ/sar para volver a mí?
Gilberto
¿Qué importa ya, que tiene/ŋ/ que decir?
Ambos
Si vi/n/e ya, vi/n/e por tí, sólo por tí, ay amor.
Gilberto
/N/o me mates más co/n/ ese re/ŋ/cor,
/n/o me tires más co/n/ la soledad,
/n/o hagas alia/n/zas co/n/ el dolor,
/n/o empeores mi realidad.
Vico C
Yo te doy hasta la lu/n/a con su esplendor,
te doy hasta mi sa/ŋ/gre por tu piedad,
doy lo que sea para que tu corazón
mire lo gra/n/de que es perdo/n/ar.
Y /n/o me mates más co/ŋ/ ese re/ŋ/cor,
y /n/o me tires más co/n/ la soledad, (co/n/ la soledad)
y /n/o hagas alianzas co/ŋ/ el dolor,
/n/o empeores mi realidad.
Gilberto
Yo te doy hasta la lu/n/a con su esple/n/dor, (Oye)
te doy hasta mi sa/ŋ/gre por tu piedad,
doy lo que sea para que tu corazón
mire lo gra/n/de que es perdo/n/ar.
Vico C
Doy lo que sea para que tu corazón
mire lo grande que es perdo/n/ar.
Amor, ¿Qué hacer co/ŋ/ este amor?
(Hay heridas imposibles de sa/n/ar, la llegada a la partida)
/N/o sé quien soy
(¿Por qué llorar? ¿Por qué sufrir así? )
Me mata este dolor
(Si hoy vi/n/e por ti)
A decirte regresa y /n/o mires atrás
(Amor, ¿Qué hacer co/n/ este amor?)
No, no, no empeores la realidad!
(/N/o sé quien soy)
Te doy mi vida, te doy mi sa/ŋ/gre
(Me mata este dolor)
Yo, yo aún te ve/n/ero
Ay, amor, ¿Qué hacer co/ŋ/ este amor?
(¿Qué vas a hacer al realizar que ya /n/o estoy ya aquí?)
/N/o sé quien soy
(Si ya /n/o duermes en las /n/oches, /n/ada dejan los reproches, corazón?)
Me mata este dolor
(Regresa a mí)
Yo te doy hasta la lu/n/a
(Amor, ¿Qué hacer con este amor?)
Yo, mi vida entera
(/N/o sé quie/n/ soy)
Como tú no hay /n/i/n/gu/n/a
/N/o mires atrás
Vico C, d’origine portoricaine, est né aux États-Unis et à l’âge de cinq ans, il a déménagé à Porto Rico avec sa famille. Gilberto Santa Rosa, pour sa part, est portoricain. Bien qu’ils partagent les mêmes racines linguistiques, si vous écoutez et lisez attentivement, vous remarquerez que, dans certains cas, la même N est prononcée comme /ŋ/ par Vico et comme /n/ par Gilberto.
*Realizar: le verbe realizar, en espagnol, signifie mener quelque chose de concret à bien. Cependant, dans certaines variétés de l’espagnol fortement influencées par l’anglais, comme c’est le cas de l’espagnol caribéen, ce verbe est utilisé comme un synonyme de se rendre compte, par transfert depuis le verbe anglais to realize.
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